Finalement, dessiner c’est infiniment beaucoup plus que de prendre un crayon et de griffonner sur une feuille de papier, c’est une opération, une collaboration, un éveil, une excitation de tous nos sens qui débutent bien avant la « prise en main » du crayon et se termine bien après son délaissement.
Car une fois le dessin achevé, il faut voir avec et avec le temps celui-ci s’altèrera, se modifiera, se transfigurera ou bien c’est nous, nos yeux, qui avec l’éloignement temporel ne le percevra plus de la même manière. Cette période de contemplation de l’œuvre est nécessaire à l’acte de dessiner. Et ce n’est qu’une fois celle-ci achevée, accomplie, que peu à peu, l’œuvre se distancera de nous ou que nous nous distancerons de l’œuvre.
- Claude Guertin -